dédale obscur
des couloirs, des ascenseurs
à travers le béton
soudain, au cœur du bâtiment
un rayon vert
de l'herbe
la pelouse du stade de France
en s'approchant du tapis
à l'odeur de jardin
on se sent une équipe à soi seul
les bleus de 98
marchant vers les Brésiliens
vers la gloire
au creux des 80 000 gradins qui regardent
au bord de la pelouse
il paraît petit, ce terrain
désillusion...
et pourtant
les travailleurs qui fourmillent là-bas de l'autre côté
paraissent minuscules
et même les semi-remorques semés là-dedans
chargés de matériel
semblent des jouets
le stade est un gigantesque sandwich
une tranche de gazon vert,
une tranche de gradins gris,
une tranche d'auvent blanc,
une tranche de ciel bleu
tout en arrondis, en courbes qui adoucissent les perspectives
sa géométrie isolée de l'extérieur
a perdu l'échelle de grandeur
les casques de chantier des ouvriers grouillent
en pastilles multicolores
une grue télescopique de 60 mètres
va trouer le velum bleu tendu là-haut
ah mais non c'est le ciel
des araignées descendent au bout de leur câble
installer un ampli, un projecteur
tout en haut sous l'auvent la ligne supérieure des gradins
descend puis remonte puis descend puis remonte
et forme une vague circulaire
travailleur évadé tout en haut sous l'auvent
je contemple
ces courbes ces courbes qui tournent sans fin
juin-juillet 2004, Saint-Denis
vendredi 2 juillet 2004
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